Méthanisation et photovoltaïque
Vous avez dit méthanisation ?
Depuis sa découverte en 1776 par A. Volta puis nommée Méthane en 1892, la méthanisation est issue de la décomposition des déchets organiques en l’absence d’oxygène, que l’on retrouve dans les marais, les décharges, boues et résidus de culture ainsi que dans les déjections animales. Cette dégradation, stockée à l’abri de l’air et au frais, permet de produire un gaz combustible, appelé biogaz ou biométhane après épuration.
Quelle est l’utilité de la méthanisation ?
Dans un contexte d’augmentation de prix des énergies fossiles, la contribution à la transition énergétique par la valorisation de la ressource « organique » est un avantage qui se développe progressivement en France, notamment dans le secteur agricole et en 2009, nait « La méthanisation à la ferme ». Outre le fait de valoriser simultanément la matière organique et l’énergie, la méthanisation diminue la quantité de traitement des déchets, diminue les émissions de gaz à effet de serre. Selon le guide pratique édité par l’ADEME « Chaleur issue de la méthanisation », 70 % des unités de méthanisation à la ferme procèdent au chauffage des bâtis, 11 % de l’énergie thermique valorisée est utilisée au chauffage des habitations.
Procédé de stockage de la méthanisation
Afin d’être transformé en énergie, le biogaz est produit dans un bâtiment où les matières organiques seront extraites et fermentées par un digesteur. Le gaz obtenu après 20 à 60 jours est transformé par un moteur de cogénération. Il est donc indispensable d’entreposer cette « décomposition » dans des cuves hermétiques et de disposer d’un bâtiment de stockage/production, communément appelé unité de méthanisation ; solution qui permet de valoriser les déchets et par conséquent, déchet qui devient une ressource. Pourquoi ne pas utiliser le fort potentiel qu’offre le secteur agricole pour exploiter cette énergie renouvelable, cette énergie verte, et tirer parti du biogaz pour générer de l’électricité et de la chaleur tout en conciliant le photovoltaïque pour l’utilisation en continu ?
Photovoltaïque & méthanisation : un alliage de ressources pour une économie durable
Améliorer le rendement c’est désormais possible
Depuis la loi de la transition énergétique de 2015 qui prévoit que 10 % du gaz distribué en 2030 dans le réseau français soit issu de la méthanisation agricole, « transformer ses déchets en énergie » est une toute nouvelle ressource pour le monde agricole.
Que ce soit pour une exploitation, ou pour une installation commune pour plusieurs exploitations agricoles, le procédé de méthanisation ne peut exister sans l’apport d’énergie électrique.
Construire, de ce fait, une centrale photovoltaïque installée sur la toiture du bâtiment de stockage permet une alimentation en continu à travers cette énergie et génère une réduction de la facture d’électricité non négligeable. La production est intégralement destinée à alimenter le procédé de méthanisation du biogaz. Pour l’ensemble de l’exploitation, c’est de l’autoconsommation !
Allier ces deux ressources c’est améliorer l’autonomie et les revenus tirés de la production d’énergie ce, en traitant des déchets organiques non compostables et tirer un revenu si revente auprès du réseau référencé.
Quand on sait qu’une vache laitière c’est 6m² de lisier et 6 tonnes de fumier par an, l’équivalence en biogaz est de 600 m3 soit 3 000 kWh d’énergie.
En comparaison, un méthaniseur agricole de 150 kW = 150 vaches laitières + 1 200 tonnes de résidus = 3 000 000 kWh de biogaz soit la consommation équivalente de 600 ménages.
Sur le schéma ci-dessus, on remarquera que l’énergie peut être intégrée pour une utilité dans un dispositif d’autoconsommation ou de revente mais également être collectée afin de contribuer au recyclage de matières dont l’utilisation permet le fonctionnement de l’exploitation agricole = circuit fermé.
L’épandage, pratiqué dans l’agriculture pour la fertilisation des sols utilise des déchets organiques sous formes de digestats (résidus du processus de méthanisation), de compost qui permettent de parer à l’appauvrissement des sols en matières organiques et surtout, de se substituer aux engrais de synthèse. Plus qu’une économie certaine, c’est un véritable retour aux sources. Indépendamment, le biogaz (issu de la fermentation du méthane) qui, brulé permet d’obtenir chaleur et électricité ou qui, purifié est utilisé comme gaz pour véhicule. Il peut être réinjecté dans le réseau de distribution de gaz naturel, distribué et revendu auprès des collectivités ou particuliers.
Autre exemple, la collecte de déchets d’élevage (déjections animales) ou les résidus de cultures et déchets verts permettent la production de substrat qui enrichit le sol en produisant plus de minéraux et évite l’épuisement du sol.
Produire en consommant moins de matière et d’énergie tout en réutilisant et recyclant, c’est possible aujourd’hui, n’attendons pas demain !