Le photovoltaïque en France : bilan 2022 et projections 2023

Tout le monde s’accorde sur le fait que l’année 2022 aura marqué un tournant pour le secteur des énergies. Entre les retombées du sixième rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), la crise énergétique, les facteurs politiques et les autres tendances, la filière photovoltaïque a pu se démarquer comme étant une solution de production d’énergie viable, verte et pérenne.
Alors, qu’en est-il des raccordements effectués en 2022 ? La filière a-t-elle vraiment fait bondir le nombre d’installations ? Que devons-nous attendre de l’année 2023 ? Pour vous, GROUPE ROY ÉNERGIE fait le point.

LE BILAN 2022 DU PHOTOVOLTAÏQUE

Le regroupement France Territoire Solaire a dévoilé, comme chaque trimestre, son bilan des raccordements photovoltaïques. Avec les données arrêtées au 30 septembre 2022, on peut déjà analyser la tendance sur l’ensemble de l’année. Globalement, l’an 2022 a été marqué par une hausse des installations domestiques, ce qui traduit un engouement des foyers français pour l’énergie solaire. Les résultats diffèrent selon les segments mais l’attrait pour l’autoconsommation photovoltaïque est clairement confirmé.
C’est d’ailleurs une tendance que GROUPE ROY ÉNERGIE a également identifié puisque notre volonté est de démocratiser le photovoltaïque auprès du plus grand nombre, et notamment auprès de nos foyers français.

Cependant, les professionnels et leurs larges toitures pouvant accueillir des centrales photovoltaïques de grande envergure ne sont pas en avance. En effet, si on associe de lourdes démarches administratives à des investissements importants, et ce, en période d’inflation économique, on constate que les industriels restent assez frileux face à l’attractivité de l’énergie solaire.

Ainsi, même si la France a enregistré un record en 2022, avec une part de 7,42 % dans la consommation brute d’électricité sur les mois de juillet et août, le développement de l’énergie solaire prend du retard. En effet, l’observatoire des énergies renouvelables Observ’ER constate un ralentissement du déploiement solaire en 2022, ce qui semble menacer la trajectoire de croissance de la filière. Celle-ci doit normalement atteindre 20,1 GW (gigawatts) de puissance installée cumulée en 2023 puis entre 35 et 44 GW à fin 2028. Selon toute vraisemblance, la validation de ces objectifs est compromise.

LES PROJECTIONS DE LA FILIÈRE PHOTOVOLTAÏQUE SUR 2023

On vous l’indiquait récemment, il est nécessaire de créer de l’électricité de façon nouvelle en 2023. La demande en énergie augmente et en raison de multiples facteurs, cela ne tend pas à se stabiliser. Dans le même temps, l’année 2023 reste pleine d’incertitudes : l’ombre de la Covid-19 persiste et le conflit à l’est de l’Europe ne s’affaiblit pas.

Par contre, depuis la guerre russo-ukrainienne, l’importance des énergies renouvelables n’est plus à démontrer et ne se limite plus à la résolution de problématiques écologiques. Elle est également indispensable pour assurer l’indépendance énergétique des États. Cette prise de conscience a d’ailleurs généré des impacts positifs sur la filière, comme la loi d’accélération des énergies renouvelables en France, qui donnera sans doute un nouvel élan au secteur en 2023.

Dans le même temps, la tendance du photovoltaïque auprès des foyers français se confirme. En 2023, les installations domestiques vont probablement explosées pour répondre aux facteurs suivants :

• Le développement de la mobilité électrique, avec des véhicules à énergie électrique qui prennent de plus en plus de parts de marché en France.
• La prise de conscience écologique et la progression des “petits gestes du quotidien”, qui inscrivent le photovoltaïque comme une solution accessible à tous les propriétaires, leur permettant de devenir acteur de la transition écologique.
• La hausse du coût de l’électricité, qui, forcément, amène les français à réfléchir à des alternatives pour ne plus subir les différentes augmentations au cours de l’année.

Malgré cet engouement de la part de nos foyers français, cela ne suffira sans doute pas à ce que la filière atteigne ses objectifs à la fin de l’année 2023. La puissance installée par un particulier est forcément minime par rapport à un industriel possédant des surfaces de grande envergure, et multiplier le nombre de raccordements domestiques semble insuffisant pour produire les 20,1 GW souhaités en fin d’année.
Et, comme indiqué précédemment, les grandes et très grandes centrales photovoltaïques peinent à se développer, la faute à des contraintes et obstacles administratifs nombreux mais également à des populations qui ont tendance à refuser ce type d’installation à proximité de leur domicile. On constate aussi de plus en plus la création d’associations d’opposition qui peuvent d’ailleurs amener certains chantiers devant les tribunaux.

Vous l’avez compris, même si l’année 2023 reste incertaine, la filière photovoltaïque ne s’essouffle pas et continue de se développer, même si les objectifs peinent à être remplis.