PLAN D’URGENCE SOLAIRE : PROPOSITIONS ET RÉPONSES

Sans évoquer le dérèglement climatique et l’impact positif que produit évidemment l’énergie solaire sur cette problématique, Enerplan (le Syndicat de l’Énergie Solaire Renouvelable) alerte le Gouvernement sur la vulnérabilité du système énergétique européen et appelle au lancement d’un plan d’urgence solaire.

LE PLAN D’URGENCE SOLAIRE

Le conflit russo-ukrainien a récemment mis en évidence notre dépendance envers les pays de l’est quant à l’approvisionnement d’énergie fossile nécessaire aux français. Face à cette situation, le syndicat Enerplan invite à valoriser les systèmes à énergie solaire et le justifie par “son triple atout d’énergie décarbonée, compétitive et mobilisable pour croître à très court terme et de manière abondante”.
En mars dernier, Enerplan a donc publié un plan d’urgence solaire reprenant différentes actions à mettre en place dès que possible, afin d’être davantage autonome. Deux axes sont évoqués, le solaire thermique et le solaire photovoltaïque.

La place du solaire photovoltaïque

L’objectif est clair : atteindre 10 GW (GigaWatt) de production d’électricité par an d’ici 2025, soit une représentation de l’énergie solaire à hauteur de 10 % dans le mix énergétique de la France. Pour cela, le syndicat Enerplan présente un projet complet qui comprend tous les aspects de l’énergie solaire photovoltaïque : production, réindustrialisation, raccordement, stockage, formation. Il est d’ailleurs vivement conseillé de développer une industrie de fabrication de panneaux solaires en France pour s’assurer une complète indépendance. Ensuite, diverses solutions sont apportées pour rendre les équipements photovoltaïques attractifs aux yeux des particuliers comme des professionnels.

Pour les particuliers, Enerplan propose de promouvoir l’autoconsommation en simplifiant le régime de déclaration jusqu’à 50 kW, et en offrant une prime fixe suite à l’installation d’équipements photovoltaïques de 100 à 500 kW entre 2022 et 2023.
Les professionnels, quant à eux, seront également incités à développer leur production d’électricité verte. Le syndicat propose de renforcer la mobilisation foncière de tous les terrains, que ce soit pour des constructions de parking à ombrières photovoltaïques ou de bâtiments avec des toitures solaires, et ce, grâce à un système dérogatoire immédiat. Ce système, qui serait instauré jusqu’en 2025, permettrait de réduire les procédures d’obtention des permis de construire à une année maximum et d’élargir l’éligibilité de ces terrains aux appels d’offres.

Mais pour produire, il faut former ! Enerplan rappelle qu’un réel recrutement est nécessaire dans la filière photovoltaïque pour répondre aux objectifs. D’aujourd’hui à 2025, 20 000 emplois qualifiés supplémentaires seront nécessaires d’où un besoin d’augmenter le nombre d’ingénieurs et de techniciens formés chaque année.

LES PREMIÈRES RÉPONSES DU GOUVERNEMENT

Après la publication du plan d’urgence solaire en mars dernier, Enerplan a dû attendre la fin des élections présidentielles et le mois de mai pour recevoir des premières réponses à son appel du pied.
En effet, le 20 mai dernier, Elisabeth Borne a concrétisé la place de la Transition énergétique dans les projets de la France avec la composition de son gouvernement. Le ministère de l’Écologie est désormais divisé en deux ministères, celui de la Transition Écologique et de la Cohésion des Territoires et celui de la Transition Énergétique. Le syndicat Enerplan a ainsi félicité la nomination de Agnès Pannier-Runacher, la nouvelle Ministre de la Transition Énergétique.
Ce remaniement au sein du gouvernement s’inscrit alors parfaitement dans les objectifs de l’Europe et fait écho à son souhait que les États “mettent le turbo” et considèrent avec la plus grande attention le plan REPowerEU.

En mai dernier également, l’une des propositions évoquée par Enerplan fut mise en place. En effet, le gouvernement a décidé de geler de façon temporaire la baisse des prix d’achat de l’électricité prévue initialement dans des contrats entre les pouvoirs publics et les propriétaires de centrales solaires. De façon précise, la modification porte sur la formule de calcul du tarif de rachat d’électricité. Certains coefficients dans la formule sont gelés afin de laisser place à un tarif prenant en compte l’inflation.
Pour l’instant, ce gel est annoncé jusqu’au 1er trimestre 2023. Cela ne concerne d’ailleurs que les nouvelles installations de taille inférieure à 500 kWc. Les acteurs du solaire saluent ce geste mais appellent le gouvernement à aller plus loin pour continuer à valoriser les énergies renouvelables et leur installation par le plus grand nombre.

Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter l’intégralité du plan d’urgence solaire sur le site du syndicat Enerplan.

Entre les besoins de décarbonation et l’insécurité d’approvisionnement des énergies fossiles, il faut plus que jamais se tourner vers les énergies renouvelables. Vous aussi, produisez votre électricité verte et participez à la transition énergétique !

Partagez l'article :